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Florentin (diamant)

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Florentin
Description de cette image, également commentée ci-après
Copie du Florentin
Caractéristiques
Type de pierre Diamant
Type de taille Fantaisie (double rose)
Poids 137,27 carats
Couleur Jaune clair, tirant légèrement vers le vert
Découverte
Diamantaire Peut-être Pompeo Studendoli

Le Florentin ou Grand-duc de Toscane est un diamant jaune pâle de 137,27 carats, taille fantaisie (en double rose, avec 126 facettes sur neuf côtés), porté disparu depuis 1922 et réapparu en 2025. Ayant vraisemblablement appartenu à Charles le Téméraire, il serait l'un des premiers diamants taillés en Europe. Il aurait ensuite appartenu au Saint-Siège et aux Médicis avant de devenir propriété des Habsbourg.

Avant qu'il n'entre en la possession des grand-ducs de Toscane, l'histoire de ce joyau est mal connue et sujette à des suppositions.

On suppose qu'il s'agit du gros diamant que Charles le Téméraire avait sur lui lors de la bataille de Grandson et que certains associent erronément au Sancy[1]. Un lansquenet l'aurait ramassé et vendu à un prêtre de Montagny, ignorant sa vraie valeur. Acheté ensuite par la ville de Berne, un certain Bartholomäus May s’en serait porté acquéreur pour le revendre à Gênes. Ludovic le More, duc de Milan, l'aurait offert au pape Jules II. Après l'avènement de Pie V, il serait resté aux Médicis. En 1657, Jean-Baptiste Tavernier décrit un semblable diamant en possession de Cosme III. En 1737, François Ier reçoit le duché de Toscane lors de son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche et récupère à cette occasion le diamant, qui devient en 1743 possession des Habsbourg. Il le fait sertir dans la couronne pour son intronisation en 1745.

Une autre théorie sur son origine en fait un élément du butin obtenu par les Portugais à la fin du XVIe siècle[2] à Vijayanagara et remis au gouverneur de Goa, Ludovico Castro, comte de Montesanto, qui l'aurait revendu au grand-duc de Toscane Ferdinand Ier. Il aurait été taillé en quatre ans par le Vénitien Pompeo Studendoli.

Offert à Marie-Antoinette pour son mariage, il part pour la France en 1770. En 1810, Napoléon en fait présent à Marie-Louise et il revient en Autriche avec elle. Reserti dans la couronne, il y reste jusqu'en 1888 où il est monté en collier pour l'impératrice Sissi. Après sa mort, il est enfermé dans une vitrine du Gewölbesaal avec les insignes impériaux.

En 1918, il est évacué en secret du pays sur les ordres de l'empereur-roi Charles Ier avec les autres trésors de la dynastie et mis en sûreté en Suisse. En 1921, pour financer sa tentative de restauration en Hongrie, le roi Charles le met en gage contre 1,6 million de francs suisses auprès du joaillier Alphons Sonderheimer, par l'intermédiaire du baron Bruno Steiner de Valmont, ancien conseiller financier de François Ferdinand. Après l'échec de la tentative de restauration, alors que la famille impériale est en exil à Madère, Bruno Steiner, accompagné du diamantaire Jacques Bienenfeld, se rend chez Sonderheimer pour dégager la pierre. Lorsque Zita de Bourbon-Parme se rend en Suisse en 1922 pour discuter du sort du Florentin, il lui est impossible de retrouver Steiner et le diamant est alors considéré comme perdu. Cependant, la famille impériale n'a jamais perdu la trace du diamant et sa localisation est transmise de génération en génération sous la forme d'un secret de famille[3]. Ainsi, fuyant l'avancée des nazis durant la Seconde Guerre mondiale, les descendants de Charles Ier se réfugient au Canada en emportant avec eux des joyaux dont le diamant qu'ils mettent en sureté dans le coffre d'une banque[3]. Conformément au souhait de l'impératrice Zita qui désire les cacher au moins pendant cent ans après le décès de son époux en 1922, ils taisent l'information, seuls deux de ses fils — Robert et Rodolphe — étant au courant du secret qu'ils transmettent par la suite à leurs descendants[3]. Finalement, le devenir des pierres est révélé en 2025 et selon le désir des descendants de la famille impériale et du gouvernement du Canada, elles peuvent alors être exposées[3].

Avatars possibles

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Deux diamants jaunes proposés lors de ventes aux enchères ont été soupçonnés, malgré les démentis, d'être issus de la fragmentation du Florentin :

  • un diamant en forme de coussin de 99,52 carats nommé « Shah d'Iran », apparu en 1923 aux États-Unis ; il proviendrait en fait du trésor de Delhi saisi par Nader Chah ;
  • un diamant de 81,56 carats entouré de brillants monté sur une chaîne, proposé en 1981 lors des enchères d'automne de Christie's à Genève.

Notes et références

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  1. « De la pierre à la plume. Errances littéraires des diamants de Charles le Téméraire, par Léo-Paul Tison », sur Academia.edu (consulté le ).
  2. (es) Lorenzo De' Medici, El Fiorentino, La Esfera de los Libros, , 392 p., résumé
  3. a b c et d « Diamant "Florentin" : les bijoux des Habsbourg réapparaissent après 100 ans », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le )

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Bibliographie

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  • Rolf Ackermann. Der Fluch des Florentiners. Droemer/Knaur (), (ISBN 3426197081), (ISBN 978-3426197080)
  • Wolfgang Meyer-Hentrich. Des Kaiser Diamant. In: "Wolfgang Ebert (Hrsg.): Jäger verlorener Schätze", Piper (2002), (ISBN 3-492-23662-6)
  • Lorenzo de' Medici. El Fiorentino. Madrid, La Esfera da los Libros (), 392 pp.

Articles connexes

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Liens externes

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